L’hypothermie peut se présenter sous trois stades : légère, modérée et sévère. Ces stades sont définis par les autorités médicales et le tableau ci-dessous décrit les signes et les symptômes utilisés pour classifier chacune de ces trois phases.
TRAITEMENT D’UNE HYPOTHERMIE LÉGÈRE
- S'il n'est pas possible d'atteindre un centre médical dans les 30 minutes, il faut réchauffer une personne atteinte d’hypothermie légère de la manière suivante. Les frissons sont un processus de réchauffement très efficace, surtout si la victime est bien isolée. On doit alimenter les frissons par un remplacement en calories apporté par des liquides contenant du sucre. La teneur en sucre est d’ailleurs plus importante que la température même d’un breuvage chaud. S'assurer que la personne est en mesure d’avaler du liquide sans risquer de s’étouffer. L’alcool et le tabac sont à proscrire car ils restreignent la circulation sanguine.
- On peut appliquer de la chaleur externe aux parties du corps propices à son transfert. C’est le cas des aisselles et des côtés de la poitrine. Le réchauffement de la peau est avantageux aussi, car il accroît la sensation de confort, préserve les réserves d’énergie et réduit le stress cardiovasculaire.
- De l’exercice léger comme la marche aide à produire de la chaleur, mais il est recommandé de le faire seulement après qu’une personne légèrement hypothermique soit au sec et qu’elle a pu remplacer ses calories perdues. Il faut que son état ait été stabilisé pendant au moins 30 minutes. Une douche ou un bain chaud peuvent être tolérés par un individu qui est alerte et mobile. Cependant, ce peut être fatal dans le cas d’une personne qui souffre d’hypothermie modérée ou sévère et c’est donc à proscrire dans ces cas.
TRAITEMENT D’UNE HYPOTHERMIE MODÉRÉE OU SÉVÈRE
- Il s’agit ici d’une urgence médicale à prendre au sérieux et elle requiert une intervention et des soins appropriés et, dans les cas graves, le transport immédiat de la victime vers un centre hospitalier. On peut prendre certaines mesures spécifiques pour aider à stabiliser l’état de la victime en attendant les secours ambulanciers.
- Il faut faire preuve de beaucoup de soin en manipulant une personne atteinte d’hypothermie modérée ou sévère. Il faut la retirer de l’eau avec le plus de délicatesse possible pour éviter de provoquer la fibrillation ventriculaire. Ne pas frictionner ou manipuler les bras, les mains, les pieds et les jambes. Étendre la personne en position horizontale et lui retirer ses vêtements mouillés avec grand soin. Ensuite, la protéger et l'isoler du froid le mieux possible à l’aide de couvertures ou des vêtements secs ou de ce que l'on a sous la main. Si l'on dispose d'un abri, y mettre la victime afin de la protéger des intempéries et de l’isoler du froid ou de la neige. On pourra couvrir le sol de sacs de couchage, de vêtements, de sacs à dos ou même de sapinage.
- Si les signes vitaux sont présents chez la victime, la réchauffer de la manière décrite plus haut, mais ne pas lui permettre de s’asseoir ou de se tenir debout avant qu’elle soit réchauffée. Il ne faut en aucun cas tenter de la réchauffer en lui faisant prendre une douche ou un bain chaud, ni lui administrer des liquides ou de la nourriture. Enfin, il ne faut pas tenter de la réchauffer en lui faisant faire de l’exercice, comme la marche.
- Chez toute personne en état d’hypothermie, la température corporelle centrale continue de baisser après qu’elle a été secourue. Ce phénomène, appelé en anglais afterdrop, peut durer plusieurs heures chez une personne qui souffre d’hypothermie modérée ou sévère, alors qu’il n’y a pas de frissons et que la production métabolique de chaleur peut n’être qu’à seulement 50 % de la normale. Un réchauffement graduel du cœur contribue alors à éviter un arrêt cardiaque et la fibrillation ventriculaire.